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Un auteur pour du rire (plus ou moins jaune)

Morne

15 Mai 2019 , Rédigé par Edgard Thouy

Jusqu'au printemps qui se fait attendre !

Mi-novembre, ce fut pourtant la surprise : les gilets jaunes débordaient, rendant à nouveau l'évidence légitime. Sur les ronds-points, les rencontres ont pris un tour rassérénant, dès lors qu'un malheur est partagé. Au moins l'isolement s'étiolait. Des moments de gaité.

Que reste-t-il de cet enthousiasme parfois débridé ? Lassitude pour les amateurs de vitrines, fatigue pour les bleus, bleus pour quelques-uns de l'autre bord, sécessions pour d'autres, désillusion pour beaucoup.

Jusqu'aux black-blocs qui n'ont pu vraiment tirer parti de l'aubaine. Car l'aubaine consiste à tirer du feu les marrons d'un autre. Trop peu de braseros sans doute.

L'aube avec le temps et la répétition a viré au crépuscule.

Fin du mois ou fin du monde ? Peut-on choisir ? Non, évidemment. Mais les gains obtenus ne satisfont pas, jugés même dérisoires. Une lutte peut-elle ne faire que des perdants ?

C'est un peu comme le loto, mais à l'inverse. Ceux qui prennent un ticket modique sont nombreux. Alors le gain, même après les taxes, sera important. Lors qu'on prend les choses dans l'autre sens, un pactole qu'on divise, chacun se trouve devant la portion congrue.

Bien avant la Saint-Jean, on fait des feux dans les vignes ou les vergers pour sauver les jeunes pousses. Un peu la même musique que pour l'emploi. Mais ce sont des feux de paille.

Cherchons donc de grandes causes ? L'Europe ? Leurre Hop ? La plupart s'en désintéresse.

Ou alors on redouble l'écologie par l'éco-logis. Pour des économies théoriques, de bouts de chandelles, et bien lointaines. 

Et l'on nous dit que la France, havre de protection, cultive son chômage. Au moins, diront certains, on évite les bas salaires de l'Allemagne ! Pas si sûr, si l'on en croit les gilets jaunes.

Bon, plus la peine de les croire, tant ils diminuent.

Morne, morne, la période est morne !

Au fait, vous connaissez les deux autres sens, si morne est un substantif ?

Le premier, au masculin, désigne une colline, une hauteur, par exemple sur une ile. Au féminin, morne désigne un anneau soudé à la pointe d'une arme blanche, de sorte que l'on risque moins de blesser ; comme pour un tournoi. Car jadis on luttait… pour le prestige.

Jouons des mots : D'un morne aubain (une colline blanche), regardons tournoyer les questeurs de mandats. Quel que soit le verdict des urnes, le printemps sera là !

Espérons que, d'ici là, aucun mauvais augure ne viendra prédire la sècheresse !

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