Le grand compromis

Quelques valets couraient au secours de leur maître dont la novation dernière fut de prendre à son compte le discours de ceux qu'il vilipendait hier.

Ils allaient ça et là, se voulant solidaires, conviant tout un chacun à déposer les armes, et concourir sans réserve au nouveau bien commun. Fi donc des suffrages d'hier, des différends et autres. Pactisons, pactisons! Que la carpe s'allie au lapin, que le bourreau d'hier s'unisse à sa victime, que la prostituée sans client désormais se jette en proie conquise au cou de son mac, que l'armée ne se mêle plus que d'offrir des fleurs, que le contrevenant fête l'agent qui le verbalise, que le flashé ensuite pose devant le radar, que les opinions cessent de diviser, que ne soient que des frères, ou à la rigueur des soeurs, que tout désir s'assouvisse à la satisfaction sinon au vu de tous, que le bonheur tapisse une union sans défaut ni exception...!

Que n'en soient exceptés que les maudits, tel le front de la honte ou la quenelle désormais bannie de tout manuel de cuisine. Que Valsent les maudits et que les bons exultent entre java et tango!

Oui, le grand con promit, puisque l'orthographe doit céder à l'enthousiasme.

A chacun de tenir, désormais.

Mais à quoi, me direz-vous? A quoi tenir encore?

Vous voyez, on vous propose un pacte inédit, et déjà vous faites preuve de mauvaise volonté!