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Un auteur pour du rire (plus ou moins jaune)

Vers la simplification.

22 Janvier 2014 , Rédigé par Edgard Thouy

Deux lois au moins méritent une attention particulière: La loi Weill, relative à l'interruption de grossesse, et la loi Léonetti, relative à l'interruption de la vie. Pourquoi? Tout simplement parce qu'elle n'obligent ni à ceci ni à cela, mais rendent possible, en proposant des conditions qui seront, nécessairement, relatives.

Curieusement, elles se situent à la limite entre vie et mort.

Les mots mêmes transpirent d'inadéquation. Parler d'interruption de grossesse semble impropre s'agissant de personnes qui ne peuvent concevoir; point n'est besoin de complément d'objet, ni de précision, puisque l'impossibilité de concevoir s'interrompt sur elle-même. La loi entendait mettre un terme à une réalité aussi ignoble que violente, dangereuse de surcroît, et suscitant un commerce douteux. Et comme il devait n'être pas question de légiférer sur de bonnes ou mauvaises raisons, invoquées ou tues, la loi a seulement préconisé (dans les deux cas) un temps suspensif, suivi d'un accès aux services de soin concernés. Il suffisait, selon la loi Weill de vérifier que les raisons n'étaient pas économiques; ce à quoi pouvaient pallier des aides. Certains, pensant bien faire sans doute, usaient de ce souci pour qu'un entretien investigue. Ce que jamais la loi n'a dit, soucieuse seulement d'absence de toute préconisation.

Qu'en est-il aujourd'hui? La réalité a changé; et pas nécessairement la morale, les morales. Chacun peut décider comme il peut, rencontrant il est vrai des conditions plus ou moins pénibles.

Alors, ne serait-il pas temps de supprimer cette loi à propos d'avortement, que nul ne peut en fait ni prescrire ni proscrire? Les conditions qu'elle a instaurées peuvent aussi bien s'imposer aux services recevant les demandes, tout comme existent des conditions, des modalités de fonctionnement. On pourrait aussi rappeler le devoir d'accueil. Ainsi retrouverait-on le chemin de la liberté (qui ni n'oblige ni n'interdit), dans un monde ouvert.

Mais on peut craindre, précisément, que l'inverse ne se passe. Le mot, le concept d'avortement ne facilite rien. Interrompre prématurément ne saurait être une fin en soi. Mais il s'agit ici de sens, et non de prérogative ni de directive. Autant dire que celles qui se trouvent devant ce non-choix sont ou se vivent, qu'on le veuille ou non, en situation de contrainte. L'avis de quelque tiers que ce soit n'y changera rien.

Le caractère forcené des moralisations actuelles risque fort de relancer une autre partition supposément idéologique (diviser pour régner n'est pas nouveau) et tenants et opposants de la défense supposée la vie; entendez une vie idéale où tout n'est que choix et où les mauvais ou pénibles sont à considérer comme fautifs.

Un autre pseudo-débat, que la mode verbale dira sociétal, viendra détourner les attentions et les assujettir à la régression humaine que constitue la diminution des possibles.

Si jamais quelque féministe observe avec justesse que je n'ai mentionné que la femme à propos de la loi Weill, je répondrai tout simplement que, dans les situations que j'ai eues à connaître l'absence voire le manque de l'homme et l'impossibilité du père étaient en effet majeurs.

Si se produit en effet cette régression humaine et intellectuelle, alors, on ne manquera pas avant ou après de revenir sur la loi Léonetti, sans vouloir non plus la faire disparaître après son bénéfice, mais en y substituant d'autres dispositions plus contraignantes ou prétendument plus explicites.

Quand donc la loi retrouvera sa raison d'être: Etre faite pour tous, permettre, et dans la diversité, la différence?

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