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Un auteur pour du rire (plus ou moins jaune)

Un peu de tendresse...

6 Février 2014 , Rédigé par Edgard Thouy

... dans ce monde de brutes. Alors ne boudons pas notre plaisir d'apprendre que le cancer n'est plus ce qu'il était. Désormais, on en discerne les versions, où les unes restent menaçantes mais d'autres tolèrent rémission et même guérison. Ainsi, le progrès existe, sans que la notion soit vulgaire. Ouf, et bravo!

Pour autant, rien n'est tout blanc ni tout noir.

A cette occasion, on observe que, puisque guérison il y a, la répugnance des assurances à passer contrat avec d'anciens ou ex-malades n'apparaît plus fondée. Alors? Viendra-t-on dire désormais sans objet les questions portant sur le passé médical?

Non!

Mais, et là vient la trouvaille, il y aurait le "droit à l'oubli". Ce qui, en clair, signifie droit au mensonge par omission.

Tout d'abord, on peut en douter. Ainsi de celui qui, ayant commis une faute, aurait "payé sa dette". Point d'oubli. A preuve qu'en cas de nouvelle incartade il sera dit récidiviste. Ce qui, modifiant le sens, accroîtra la sanction ultérieure.

Ensuite, on arrive à un nouveau seuil. Il y avait le "devoir de mémoire", et désormais le "droit à l'oubli". Par le devoir et le droit on retrouve les deux fonctions ordinaires de la loi, l'obligation et le droit. Comme à chaque fois, l'espace disponible se réduit d'autant.

En outre, faire des lois sur la mémoire constitue une novation. Les précisions ne sauraient manquer sur de nouvelles conséquences. Ainsi, lorsqu'une situation viendra en justice suite à un dommage résultant d'une effraction du droit à l'oubli, la justice devra statuer sur le bien-fondé du mensonge. Il y aura le mensonge légal, le mensonge licite et le mensonge interdit.

Si le besoin s'impose de recourir à des experts, commettra-t-on des hommes politiques, passés ou présents, pour faire la part des choses?

Le pieu mensonge sera-t-il reconnu dans un état laïc?

Que voilà de nouveaux horizons!

Le droit à la vérité et la transparence ne sont plus à la mode? Ouf!

Pensez-vous que vous pourrez en privé recouvrir de discrétion ce que vous n'entendriez rendre public? Ce ne sera plus votre affaire puisque la loi désormais aura droit et matière à intervenir.

On pourrait même se demander si certains se marchant sur les pieds entre ce qui relève du privé et ce qui relève du public n'avouent inconsciemment qu'il faudrait intervenir là même où ils disent qu'il n'y a pas lieu.

- Que disiez-vous?

- Je ne me souviens pas.

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