Un tiers

Ce serait la proportion bientôt atteinte de personnes obèses, en sur-poids au moins.

Depuis le temps que je dis que la fourchette est le premier ennemi de l'homme. On devrait interdire cette arme blanche redoutable.

Certes, tout cela a des allures de suicide, puisque la fourchette nourrit en général celui qui la manipule.

Un suicide lent. Donc il va coûter plus tard, beaucoup et à un grand nombre.

Voilà donc le nouveau fléau.

Ce qui montre que la faim n'est plus le premier problème de la planète, mais la malnutrition.

Tout comme l'illettrisme (croissant) s'est substitué à l'analphabétisme, la mal-bouffe a supplanté la carence. Même si la carence existe encore.

Là comme ailleurs, la gabegie et le mésusage auraient donc triomphé du manque.

Voilà donc une ressource: faisons donc payer de nouveaux impôts en nature... alimentaire.

Le phénomène est sans doute à la fois transculturel et culturel.

Il est transculturel parce que la statistique concerne l'ensemble de l'espèce humaine.

Il demeure culturel parce que les modes alimentaires diffèrent selon les endroits de la planète. Tout comme d'ailleurs diffèrent les chemins conduisant à l'obésité.

Voilà donc une forme prospère d'auto-pollution. Exemptons une minorité accablée par les hormones, et donc irresponsables de leur état.

Gageons que les records n'ont pas fini de tomber. Et je ne parle pas des sumos.

Dans la mesure où ce nouveau malheur exprime le résultat d'une conduite, d'un comportement, parions qu'il sera urgent de ne pas se poser de question.

La coutume est en effet acquise que l'on ferme les yeux sur les signes nouveaux de ce qui n'est, après tout, qu'une nouvelle forme de misère.

Plus qu'elle ne s'atténue, la misère change. Et le désarroi ne s'amoindrit pas du seul fait que l'on aurait paré au plus pressé et sacrifié d'abord à la réalité contingente.

Les conduites alimentaires constituant un socle vital, je m'interroge sur le fait qu'un homme sur trois ne sait plus s'y tenir sans peine.