Au bal masqué

La redondance des images abreuve jusqu'à plus soif, redoublée par les commentaires ânonnant jusqu'à le faire savoir par cœur le nom du terroriste, nouveau Mesrine en quête d'auteur.

Car l'artisanat ne paie plus, de nos jours. Mieux vaut constituer une filiale.

Au fond, c'est le principe de la franchise; sauf qu'ici, le terme est mal choisi.

On ne touche pas non plus de dividendes. En fait, ils remontent à la maison mère, qui s'enorgueillit de toutes les initiatives, même brouillonnes.

Malgré le poids des mots, le choc des photos demeure.

Sur celle-ci, on ne voit que des gens masqués. Nous ne sommes pas loin de carnaval, mais quand même. D'autant qu'il s'agit du même masque célébré par les films de truands, et désormais devenu accessoire de la police.

Comment s'y retrouver?

La réponse paraît simple, sur la photo. Il faut regarder le brassard, orange. Peut-être même y-a-t'il une inscription, du genre "police".

Mais le plus drôle, sur cette photo où tous sont masqués, vient du premier plan. Deux personnes, et peut-être une femme, portent des vêtements de couleur, et non pas sombres comme les autres. Et les foulards qu'elles portent montent jusqu'aux yeux. S'agissait-il bien de quidams ordinaires? A moins que les services secrets...

Est-ce à croire que, désormais, on ne circule plus dans le quartier que masqué?

Le bal masqué se tient donc dans la rue, et j'espère que l'on danse sur l'air de la compagnie créole.

Après tout, on ne peut que se réjouir de l'arrestation du méchant, du diable, de l'une des plus grandes terreurs après les méfaits du tabac.

Au moins cela montre certainement l'intérêt de l'état d'urgence en France. On fait des arrestations... en Belgique.

C'est la technique des battues: on fait beaucoup de bruit alentour, pour faire fuir le gibier vers la nasse: la Belgique.

Et, question masque, choisissez la couleur, c'est tellement plus gai. Et avec le printemps...

Et vous risquez moins qu'on vous prenne pour un policier.