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Un auteur pour du rire (plus ou moins jaune)

La bonne mort

31 Mars 2016 , Rédigé par Edgard Thouy

A défaut d'immortalité, nous conquérons la certitude d'une vie infinie, infiniment adoucie dans ses derniers instants.

La fin de vie nous est promise aussi heureuse que possible, la vie seule désormais étant réservée aux incertitudes comme aux souffrances.

L'accompagnement, l'absence de stress et de douleur, la suavité d'un accompagnement adéquat, humain, chaleureux, attentif et compétent, voilà qui nous semble à portée de main.

A nos frères animaux, nous sommes en passe de promettre la même chose.
Veaux, vaches, cochons, moutons, couvées et autres, tout ce monde ira à l'abattoir en fanfare ou dans l'atmosphère émerveillée de moments ineffables.

Bénéfice supplémentaire, les toxines diminueront autant que le stress, et les viandes seront meilleures.

Doit-on encore vivre au détriment de la vie d'autrui ? La question est choquante, et donc la réponse évidente : Non, bien sûr !

Et je ne m'attarde pas sur le boudin, le foie gras et autres monstruosités d'un autre âge qui scandalisent désormais autant les consciences qu'elles comblaient naguère des palais obsolètes.

Ne mangeons plus nos frères animaux.

Que ne se satisfait-on de végétaux.... ??? Encore que nos serions avisés de nous poser la question.

La même. Les végétaux ne souffrent-ils pas ? Si, bien sûr.

Pourquoi, après tout, seraient-ils exposés seuls au profit de tous les autres ?

Ici ou là, l'expérience a été faite de leur luxuriance lorsqu'on les abreuve de musique classique. La culture classique devient une éducation de haut niveau, et non plus le seul fait de retourner la terre.

Boufferiez-vous sauvagement une salade érudite ? Ou brutalement extirpée de la terre nourricière par un couteau sordide, et parfois même rouillé ?

Que nous restera-t-il ? On nous promet la prolifération des insectes.

Solution ? Il faut voir.

La souffrance du homard que l'on coupe en deux encore vif convainc peu à peu que les êtres que l'on croit le moins à même de souffrir le peuvent néanmoins.

L'angoisse du cricket, la terreur de la sauterelle et le désespoir du grillon ne seront bientôt pas moindres que les affres d'un vermicule.

En fait, nous nous épuisons à humaniser la mort.

Quitte à ce que la vie en souffre.

La mort, au fond, ne résulterait que de mauvaises intentions.

Ce qui nous reconduit aux origines. Mais qui donc a inventé la mort ?

Dieu, tout simplement, décidément moins humain que nous. Et pourquoi ?

Parce qu'Adam et Eve ont touché à l'arbre de la connaissance. Comme on voudra, on y verra la connaissance, ou la signification charnelle du terme.

Promettons de ne plus rien vouloir savoir ni connaître, de rester dans les clous, à notre place, là où on nous dit, de faire comme on nous dit. Et nous ne mourrons plus.

Ni personne. Sauf des méchants.

Nous deviendrions éternellement bons.

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