Patronat et patronage

Le Medef constitue une association. Le vocable "patron" étant abandonné aux dirigeants d'autres clubs, comme ceux de foot, l'acronyme est devenu plus obscur, au nom de l'entreprise.

L'intéressant était que s'y regroupent des hommes de pouvoir, chacun l'exerçant dans l'entreprise qu'il dirige, et plus ou moins à ses risques ; ce qui était censé faire la différence avec les politiques. C'est peu à peu devenu un club de pouvoir, qui cherche à en avoir un, et il devient aussi prétentieux et stérile que les autres.

Entre promesses et préconisations, les audaces n'ont pas manqué. Toutes aussi creuses.

Moins entreprenants que téméraires, les membres ont cru dans une nouvelle mission de démiurge, comme s'ils pouvaient collecter les croyances pour en faire une vérité.

Où qu'il soit, rien ne ressemble plus à un candidat à la lumière qu'un autre candidat à la lumière.

Un sommet, un autre, vient d'être atteint avec la promotion d'un nouveau slogan : "Si l'école faisait son travail, j'aurais du travail".

Malheureusement, le courroux d'un syndicat et celui d'un ministre viennent d'en obtenir le retrait alors que le ridicule trouvait une nouvelle apogée.

Quelques esprits malades en sont donc venus à croire que l'école doit adapter au travail. Comme si le manque d'emploi résultait d'une sorte d'incapacité de travail généralisée.

Au fond, on revient plusieurs décennies en arrière. L'important serait que les enfants aident à la moisson, à la fenaison, et autres travaux abondant à la ferme à la fin du printemps. L'école doit apprendre à faucher, et l'instituteur deviendrait contremaître ou chef d'équipe.

Criminel donc de soustraire l'enfant à sa prochaine adaptation aux tâches dont on attend qu'il les exécute.

En outre, la métaphore est stupide. Et un employeur est censé le savoir. La soumission à une injonction n'a rien d'efficace en soi, d'utile et moins encore de prédictif.

Raccourcir une finalité en assignant la recherche d'emploi est aussi stupide que monstrueux ; d'autant plus que l'on sait que l'adaptation, dans un monde qui change, dépend de l'autonomie et non de la servitude, ni de la servilité.

En définitive, ça se gât(taz)e au Medef. Ou encore il y a de l'eau dans le G(att)az. On le savait déjà plein de vent !

Mais enfin, faute avouée à moitié pardonnée, dit-on. Dès les premières récriminations, le "grand chef" a battu sa coulpe, mettant en acte son credo : Avant tout, se soumettre !