Tradition et modernité

C'est entendu : il faut cesser d'être bougon et frileux pour être moderne.

Youpi !!! Vive la tradition revisitée.

L'émission d'une grande chaîne nous montre l'actualité bénéfique de la tradition revisitée. Le fabricant d'huile d'olive, la cailletier of course, propose son nectar à 25 € les 200 ml, soit 125 € le litre.

Alléluia !

Le succès de ses affaires est tel qu'il propose à des propriétaires qui n'ont plus les moyens d'exploiter de le faire pour eux.

Alléluia !

Il va conquérir l'étranger, traverser les frontières pour montrer la haute qualité de ses prestations.

Alléluia !

Le commerçant anglais qui lui achète déjà son nectar acceptera-t-il de commercialiser des olives à la préparation novatrice : des olives aux oranges ?

Alléluia !

Admirons la tradition revisitée. Comme le "packaging" qu'on nous dit désormais essentiel. Les petites boites aux 200 ml ressemblent à des canettes d'alu, et les nouvelles préparations à des blisters sous plastique (éminemment traditionnel).

Alléluia !

Et les images montrent sous la presse un mélange d'olives allant du vert le plus clair au noir le plus profond. Ce qui signifie : aucun  tri.

Pourtant, qui ignore que la maturité fait la différence ? Le tri n'est pas une question d'harmonie de couleurs. Même si on voit la différence de couleur de l'huile, allant du jaune profond pour celle qui vient d'olives mûres, à des teintes vertes pour les autres, et un goût plus acide et moins enveloppant.

La cueillette se fait donc en une seule et unique fois, et l'on mélange tout.

Voilà bien un modèle !