Sadisme à la une
On peut évidemment incriminer, comme récriminer. Yann Moix, du reste, est un spécialiste.
Sous couvert de "mordant", l'homme a eu son moment de gloire et ses partisans, ceux qu'il choquait paraissant n'être que des pisse-froid.
Comme tout bon sadique en mal de justification, l'homme a évoqué souffrances et sévices dont il aurait été victime.
Et voilà que sa famille l'incrimine : le connaisseur en sadisme, c'était lui !
Chacun choisira son camp. Peu importe. Aucun commentaire ne peut enchanter le sordide.
La mode est au sadisme, de sorte que l'on ne manque de promouvoir des gens au ton acerbe que l'on fait passer pour incisif. Ils vitupèrent, somment et condamnent, animés par une verve aux relents d'intempérance.
Faut-il faire une liste des ces commentateurs ou supposés intellectuels qui évoquent Robespierre dont parfois ils se réclament ?
En politique aussi apparaissent ces prétendus démiurges qui font passer leur haine pour le monde pour un amour d'au-delà.
Il va de soi que de tels tribuns impressionnent, frappent l'esprit de leurs imprécations.
Comment ne pas comprendre d'où ils viennent tant les accents de la violence leur sont familiers ?
Malheureux destins qui ne s'alimentent que de haine !
Ceux que je vise ici sont les metteurs en scène qui font des estrades à ces monstrueuses victimes, puisque nul n'est exempt des marques de son histoire, même s'il en prolonge le pire.
Des crétins audiovisuels en quête d'audience sont prêts à tout pour se ruer sur l'anathème. On fait des tribunes au sadisme pour paraître s'en dédouaner.
Internet devient parfois un dépotoir plus qu'un exutoire. Certains le dénoncent.
Ces moyens de communication, dont notre époque se flatte, n'ont-ils de valeur que par la démesure de ce qui s'y affiche ?
On ne peut en tout cas reprocher aux auteurs anonymes et éphémères une violence vaine alors qu'en font des choux-gras amuseurs, animateurs et autres concepteurs d'émissions et spectacles.