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Un auteur pour du rire (plus ou moins jaune)

Emprunter

23 Juin 2020 , Rédigé par Edgard Thouy

L'emprunt est contemporain de nos économies modernes. Le crédit permet de disposer aujourd'hui d'un bien dont on s'acquittera du coût demain.

Autant dire que c'est une création "monétaire" comme on dit, puisqu'on alloue de l'argent qui se concrétisera demain.

Ce que l'on appelle - à tort selon moi - les trente glorieuses a largement fonctionné sur ce modèle. Les taux d'intérêts d'alors dépassaient largement les 10 % par an, atteignant presque les 20 % pour les crédits à risque.

Selon les uns, emprunter était hors de prix, selon les autres il fallait emprunter puisque l'argent dévaluait au rythme d'une inflation à deux chiffres.

Une logique cependant dans tout cela : On pouvait envisager de se loger chez soi pour un coût mensuel qui n'excèderait bientôt plus le montant d'un loyer.

Pour la bagnole, le père de famille perdait un peu de sagesse. Modernité obligeait, quitte à devenir un éternel endetté, changeant de voiture sitôt la précédente payée.

Depuis, l'inflation et les taux ont baissé. Il serait sans doute juste d'en gratifier l'Europe et/ou la monnaie unique. 

Le crédit est devenu de moins en moins cher… cependant que le surendettement devenait moins rare.

Comment gagner de l'argent en prêtant à des taux infimes, et même parfois négatifs ? Pleurons sur et pour les banques, aussi généreuses qu'altruistes, qui ont évidemment cherché de quoi améliorer la recette.

Voilà même qu'on parle de taux négatifs ! Encore que je doute qu'aucun n'ait reçu de telles propositions.

Le roi Covid est passé par là et a fait bien mieux que le roi de Thaïlande. Il a "fabriqué" des milliards dont personne n'aurait imaginé l'éclosion. Désormais, l'économie est à la dépense : joli paradoxe, ou jeu de mots.

Ceux qui gèrent en bon père de famille se disent : "Bon, mais il faudra rembourser quand même. Et puis, les intérêts bougeront à la hausse".

Et voilà qu'enfle la nouvelle, d'abord murmurée à bas bruit, tant elle paraissait fantasque : "On ne remboursera jamais les dettes des Etats !"

Point d'inquiétude donc, dormez tranquilles, braves gens. On ne viendra pas vider vos comptes, s'abreuver à votre source ni fouiller sous votre matelas. Mieux ! On va vous allouer aides et subsides afin que nul ne succombe au deuxième mal du moment : le post-Covid.

Dans le monde d'hier, on disait que "qui paie ses dettes s'enrichit". Dans le monde d'aujourd'hui, on dit que l'Etat n'abandonnera personne. Autant dire que demain, l'Etat sera énorme et, espérons-le, débonnaire.

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