Le nez creux

Lorsque des dirigeants peinent à convaincre dans leur pays, ils tentent leur chance en politique étrangère.

La péroraison internationale d'un Macron signe à cet égard la désillusion.

Encore faut-il avoir une intuition.

Sarko avait joué sa carte en abandonnant l'alibi - euh - la Lybie. Le cas Daffy - euh - Kadhafi était devenu encombrant... et sans doute moins puissant. 

On connaît la suite : un pays qui cherche sans grand succès à recoller ses morceaux.

Le tout-mou était ravi de faire la guerre (aux terroristes) au Mali, tout ému d'avoir plein de petits soldats alentour. Mais la cause était noble... du moins on peut le penser.

Et voilà que le Mali bat de l'aile. Du coup, Macron se fait du souci et dit au colonel local que ce n'est pas bien d'avoir putché sans demander la permission.

Est-ce que cela va distraire notre génie national, et international donc, de son OPA sur le Liban ?

On va finir par douter de la clairvoyance des chefs.

Ou alors, la politique internationale n'est au fond qu'un immense loto. Mais les cartes changent avant qu'aucune ne soit remplie.

Une différence cependant entre les deux terrains d'intervention. La Lybie est, ou était, un pays riche. A preuve qu'on parla beaucoup à son sujet des pérégrinations d'une mallette de billets. Le Mali est un pays pauvre. Et il se pourrait que la pauvreté soit pour quelque chose dans l'insatisfaction qui ne serait pas que celle des quelques militaires.

Reste à savoir toutefois pourquoi et comment fonctionne la pauvreté locale.

Car on sait que, dans certains pays, les pauvres s'appauvrissent alors que les riches s'enrichissent. On parlait alors de "républiques bananières".

Il faut dire qu'avec le réchauffement du climat, on va bientôt pouvoir cultiver des bananes en France.

Quoi qu'il en soit, les dirigeants n'ont pas toujours le nez creux. Et ils n'avaient pas l'excuse de porter un masque.