Ah, ces jeunes !

Je n'écoutais que d'une oreille distraite. Le ton retint mon attention, affirmatif, voire péremptoire. Il me fallut un moment pour réaliser que ledit propos concernait la "fête de la musique".

Je ne sais qui était ce bonhomme, mais certainement une "autorité", puisqu'il parlait sans avoir le moindre doute.

En l'occurrence, il fallait interdire les "rave parties", et autres manifestations plus ou moins spontanées. Pas question de laisser se faire des fêtes "sauvages". Car ce cuistre était certainement un "civilisé". Les "sauvages" c'était sans doute des jeunes, des voyous, des délinquants. Pensez-donc, des gens qui n'en feraient qu'à leur tête au lieu de montrer patte blanche.

La conclusion tombait d'évidence : "Il faut contrôler, encadrer les jeunes !"

C'était ce lundi matin, après un scrutin où l'on disait que les jeunes s'étaient abstenus à plus de 80 %.

Etonnant ? 

Une mentalité d'adjudant, qui plus est acariâtre, me semble faire fuir la jeunesse, de tous temps. Lorsque les mentalités de garde-chiourme se permettent de telles péroraisons au nom du bien, on ne peut que s'inquiéter. Ce genre de bonhomme était-il déjà un crétin prépubère ?

Alors que les contraintes de tous ordres se sont multipliées, fût-ce à raison, comment ne pas comprendre que l'encadrement dans les sentiers battus parachèvent une colère qui, comme souvent, prend la place de la désespérance.

Il peut-être raisonnable de faire preuve de circonspection, de préconiser des limites, de contrôler tout et son contraire. Admettons ! Mais comment tolérer des propos dont la violence normative ne peut que susciter des réactions ?

A moins que l'avenir "convenable" ne soit ouvert qu'à des êtres veules, passifs et obéissants, dès le plus jeune âge. Pourquoi voteraient-ils d'ailleurs ? Il suffit d'obéir au chef et de suivre les directives.