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Un auteur pour du rire (plus ou moins jaune)

L'érotisation des infirmières

28 Octobre 2022 , Rédigé par Edgard Thouy

Au Québec, des infirmières s'élèvent contre l'érotisation de leur image, en particulier au moment des fêtes d'Halloween.

Toute une histoire !

Comme on sait, les métiers se prêtent souvent à caricature, du fait de certaines de leurs caractéristiques, réelles, associées ou imaginaires. On voit volontiers un boucher joufflu et rubicond, ce qui semblerait souligner la valeur de ce qu'il vend.

Quant aux infirmières, cette érotisation n'est pas absolument surprenante.

Il s'agit d'un métier qui s'est construit en fonction des guerres, et donc de l'absence des hommes. Les religieuses ne suffisaient plus à la tâche. Du reste, l'image même de la religieuse se prête à renversement, si j'ose dire. Ce peut être par provocation, ou pour émettre un doute sur la vertu d'abstinence (sexuelle).

Ce métier a séduit bien des femmes "libres" avant leur époque, trouvant un métier plutôt bien considéré avec un accès relativement facile et court. Le soin est une noble cause et, de longue date, l'image du médecin est valorisée. Il est le décideur, le manitou de la santé. S'en approcher, c'est œuvrer dans la grande cause de la Santé. Quasiment une émancipation.

Être "libre", ce fut donc être autonome, n'avoir pas besoin de la tutelle d'un homme mais seulement, et selon l'envie, de son usage. 

Par un autre bout, les internes sont ou étaient connus pour leurs frasques, et des outrances à caractère sexuel, voire quelques pratiques incertaines. Aborder le corps d'autrui de manière à en disposer constitue une sorte d'effraction. De là à passer à la grivoiserie, il n'y a qu'un pas. Du reste, on pensait souvent que ces métiers se prêtaient aux "aventures", parfois considérées comme ludiques.

Dans les services à l'ancienne, le médecin-chef faisait une sorte de couple, imaginaire au moins, avec la surveillante, figure dévouée et attachée. Et ce plus sûrement que la secrétaire et son patron.

Comme chacun sait, lorsqu'il s'agit de soin, on se dévêt, et pour cause. Et avec d'autant moins d'hésitation que l'état de maladie ou sa crainte le justifie. Il n'en reste pas moins que ce corps nu exposé aux soins peut quelquefois se mettre à "revivre" lorsque l'Eros revient pas surprise. Qui n'a jamais fantasmé sur le réconfort de mains "baladeuses" dans la froideur blanche d'un lit hospitalier ?

Et puis, sait-on jamais, les connaisseuses du corps ont-elles des "trucs" particuliers qui vaudraient le détour ?

Hélas, avec la technicisation du soin, les infirmières touchent de moins en moins le corps. Du reste, le soin qu'il mérite en tant que tel, et les attentions sont désormais confiés aux aides-soignantes.

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