Trompe-couillons

Le bonhomme invoque la "décivilisation" et se dit par ailleurs opposé à toute violence, même verbale.

C'est le même qui trouve normal d'imposer une réforme à une écrasante majorité de français qui y est hostile, des "veaux" comme chacun sait depuis le grand Charles, en utilisant sans vergogne tous les biais. Ne voyez ici aucune violence. Emmerder tout le monde ne constitue pas un délit, à l'inverse de la dénonciation de l'auteur d'un tel méfait.

L'incurable et incurique entend bien poursuivre ce qu'il croit être des réformes alors que ce ne sont que des pare-feux. Ouvrons donc mille débats oiseux pour distraire la populace de la compréhension de ce qui la concerne... ou devrait la concerner puisque le jeu politique consiste désormais à mettre le citoyen sur la touche.

Au passage, on pratique l'amalgame pour susciter le fantasme d'une dégradation satanique. Notre civilisation se meurt, en tout cas d'après cet être borné qui se pense démiurge. Un "fou" tue une infirmière, hors des lieux où il est connu et qu'il met en cause, un homme shooté et bourré crée un accident mortel, et pourquoi pas Madame Michu qui a fait du mal à son chat. Tout irait à vau-l'eau.

L'amusant est de voir la "galerie", journaleux et autres éditorialistes (à tort et à travers) se précipiter sur l'os jeté en l'air. Qui donc sera le plus rapide à complaire ?

Parmi les réflexions que la guerre en Ukraine nous inspire, il y a évidemment ce constat de la sujétion des médias médiocres envers le pouvoir qu'ils suivent à la lettre, au mot près. On se gausse de la poutinisation de la société russe, système maffieux évoquant le panier de crabe ou chacun tient son voisin dans ses pinces.

La différence est-elle si grande avec ce que l'on observe chez nous ? La nomenklatura est certes plus informelle chez nous. Mais l'autarcie règne avec la même impudeur et l'on feint la distribution des subsides pour mieux taire ce qui pèsera chaque jour davantage. Notre micro Poutine manque heureusement d'envergure.

Car l'Etat devient chez nous chaque jour plus intrusif. De ce fait, le repli sur soi, le refus du commun deviennent des réflexes particulièrement notables, plus observables encore chez les moins socialisés. Au nom des bonnes mœurs, voire de la nouvelle morale, foisonnent les interdictions et les intrusions sous couvert d'investigation légitime.

Après, on s'étonnera de la défiance envers le pouvoir central !

La bienpensance sert de cache misère à la malséance, devenue ostentatoire. Noyer le poisson est l'exercice pestilentiel, comme disait Coluche, préféré.