Une semaine toute neuve
Imaginez un peu...
A défaut, souvenez-vous. Vous étiez enfant. La proximité des vacances n'aidait guère à ce que vous les trouviez moins lointaines. Le temps débordait de chaque jour. Les vacances duraient sans que nul ne songe (à part quelques-uns) à vous persécuter avec les cahiers de vacances, et autres révisions pour la rentrée. Jusqu'à ce que les jours diminuent, jusqu'à l'automne, jusqu'au moment de reprendre le cartable, toujours aussi lourd de livres et cahiers comme de bonnes intentions.
L'inachevé d'hier, les insuffisances et les réprimandes devenaient l'espoir, que dis-je?, la promesse d'aujourd'hui. La rentrée, comme toutes les autres, nous rendait vierges, naïfs, ou encore natifs... au moins jusqu'à ce que... quelque chose nous rappelle le passé, ou encore qu'il se rappelle à nous.
Au moins, l'espace d'un moment, nous pouvions aller sans crainte vers l'école, curieux de vérifier ceux que l'on retrouverait, le maître ou la maîtresse prévue, les dires d'aînés menaçant des avanies qu'ils disaient avoir subies.
Un lundi, je souhaite à chacun de nous l'incurie de cette enfance dont l'envie ne cesse de déborder les assurances assénées par ceux que l'on dit avertis.
Les champignons sont des saprophytes. On ne peut dire mieux. Alors, allez ici ou là à leur découverte, leur cueillette. Si vous craignez de ne savoir distinguer les vénéneux, allez donc avec un ami, s'il en est un qui consente à vous mener dans l'un des coins de sa connaissance.
Profitez, disposez, en hâte s'il vous plaît, ou doucement: à votre guise. Humez l'air du temps et ses senteurs humides. Rien de la vie ne s'accommode de sècheresse.
Une chose encore, si vous voulez bien: choisissez un panier, d'osier ou de bois tressé, et négligez l'avantage de ces sacs plastiques dont l'immédiate disposition se paie d'une dégradation si lente que l'on en parvient à saisir l'opportunité de la disparition.
Le romantisme vous attend, juste au coin de la rue...