Ils sont fous...

... ces grenoblois.

Rendez-vous compte. Ils vont rouler à 30 km/h en ville, et 50 sur les périphériques.

A la fin du XIXème, on mettait en garde sur cette limite fatidique: à une telle vitesse, le cœur s'arrêterait. La folie de la vitesse s'est donc emparée de nos villes. Rendez-vous compte!

On va avoir dans Grenoble des infarctus partout et des hécatombes sur les périphériques.

Haro sur le malheur assuré: remettons en route les calèches, largement écologiques, avec collecte des crottes pour faire un engrais naturel.

Interdisons aux véhicules auto-mobiles toute circulation. Que vivent ou revivent les véhicules hippomobiles ou les pousse-pousse. Au moins, il y aura du travail.

Et les livraisons? A la brouette, et en courant en plus, c'est bon pour lutter contre le diabète.

La raison voudrait limiter à 20 km/h cette folie de la vitesse.

Il faut raison garder. Luttons contre l'infestation pétrolière. Mort à l'hydrocarbure:! Le progrès était hier.

Bannissons de nos villes ces montres polluants. Fermons les usines assassines que sont Renault et autres Peugeot. Cessez d'acquérir ces engins de mort, qui tuent par nécessité.

Pourquoi Grenoble est-il aussi mièvre?

De l'audace, grands dieux, de l'audace!

Osons détruire ces macadams envahissants et si néfastes aux coquelicots. Retrouvons au bord de nos chemins empierrés la ronce et l'ortie. L'une nous donnera les mûres et l'autre nous servira pour la soupe.

En notre époque de communication, communiquons, oui, mais de manière immobile.

Sans déplacement, point de migration! C'est pas un plus, çà?

Le progrès n'est plus au coin de la rue, mais dans votre hall d'entrée, protégé par caméra et connecté à la police montée.

Grenoble, quoique hésitante, nous montre le chemin.

Le progrès, braves gens, est désormais derrière nous!