Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Un auteur pour du rire (plus ou moins jaune)

L'institution

26 Mars 2019 , Rédigé par Edgard Thouy

Dans le contexte où ceux qui nous dirigent ne pensent qu'au martinet contre les larrons, on entend parfois des remarques simples sur la légitimité.

Cette fois, la réflexion vient d'un policier, et l'on songe à la sagesse de Gnafron qui nous change de l'agitation éperdue de dirigeants savants et hagards.

L'homme remarque que l'action de la police, l'usage qui en est fait, revient plus désormais à protéger l'institution que la population.

Pensait-il au nombre de ses collègues affectés à la sauvegarde de l'Elysée et autres lieux saints de la République, alors que d'autres se sentaient dépassés par une nouvelle violence urbaine ?

En tout cas, ce policier revient à l'origine du "gardien de la paix", image protectrice et non répressive.

Paradoxe ! Car l'institution est bien une structure érigée pour répondre aux besoins d'un grand nombre, voire de tous. Il en va des organismes sociaux, comme des structures de pouvoir. Mais aussi des organisations collectives, et même financières.

L'institution instaure et protège la communauté comme ses membres. Du moins, en principe. Elle est l'image même de l'organisation sociale. En ces sens, l'Etat est la première institution, garant des autres.

Alors, la remarque du policier fait la différence douloureuse entre les instances de cette communauté et ceux qu'elle est censée servir, ou à qui elle est censée servir. Et non sévir.

Imageons de l'exemple des assurances. Elles ne sont là, au fond, que pour protéger du coût d'un malheur celui qui, seul, ne pourrait y faire face. La protection concerne tant l'intéressé que les tiers.

Ainsi un coût individuel est transféré à une communauté dont chacun des membres cotise, améliorant la sécurité de tous.

Curieusement, les assurances n'ont pas tellement bonne presse, devenues des groupes financiers que l'on estime prédateurs. Car le montant total des cotisations est considérable, favorable à des investissements, et on avoisine la banque en tombant dans la finance.

Les "assurances sociales" comme on disait, fonctionnent à l'identique. Tout comme l'Etat.

Et voilà qu'on découvre qu'un fossé, un hiatus s'est creusé entre les individus, les personnes, les citoyens, et les instances gérant les missions collectives.

Qu'est-ce donc que l'histoire des "gilets jaunes", si ce n'est celle-ci ? Et la remarque du policier trouve tout son sens, par un constat qui ressemble étrangement aux récriminations de ceux qu'il est censé contenir.

Qui est devenu fou : L'institution ou les citoyens, ou certains d'entre eux ?

Souvenons-nous quand même que la sympathie va plus souvent à David qu'à Goliath.

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article