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Un auteur pour du rire (plus ou moins jaune)

Le boxeur et la banque

27 Mars 2019 , Rédigé par Edgard Thouy

L'homme a été condamné pour avoir sévèrement asséné des coups de poing sur des policiers, lors d'une manifestation de gilets jaunes. Regrettera-t-on que la peine de prison soit aménagée de sorte qu'il ne fait qu'y dormir, pour travailler le jour ?

L'actualité le remet en lumière, au moins pour deux raisons.

La première est la suspension par la mairie de son emploi de responsable au service de voirie. Laissons cela à plus tard, puisque les motifs ne sont pas encore connus.

Rappelons qu'il est assez fréquent que des mairies offrent des emplois à des sportifs (l'homme a été champion de France de boxe) dont la carrière, quoique notable, n'a pas permis la réussite financière.

La seconde résulte de la plainte déposée par son avocat à l'encontre d'une banque un peu particulière, Leetchi, qui s'est fait une spécialité d'ouvrir des comptes abondés par des dons au bénéfice de personnes ou causes diverses.

Compte d'ailleurs ouverts par qui ?

On se souviendra que la banque a clôturé de son propre chef ce compte, au motif que le coût de la défense du boxeur était largement dépassé, alors que c'était, selon la banque, le motif de son existence.

Des réactions punitives se forment à l'encontre de l'homme violent. Après tout, pourquoi pas demander la mort du pécheur ?

Quoi qu'il en soit, l'avocat du boxeur demande une indemnisation dépassant trois millions d'euros à la banque, montant calculé selon le montant qu'aurait atteint le compte si son approvisionnement s'était poursuivi comme aux premiers jours.

Alors, indécence que de vouloir se faire de l'argent alors que l'on a commis une faute ? Certains pourtant ont écrit des livres sur des aventures constituant des méfaits, leurs expériences de bandit ou encore lors de l'incarcération. La loi ne les a pas dépouillés des droits d'auteur.

Au passage, il y a là un mélange des genres.

La mise en cause de la banque repose sur sa décision unilatérale de fermeture du compte. Par ailleurs, sa vocation concernerait l'aide à la famille du fautif, et pas seulement les frais de sa défense.

On peut prendre fait et cause à l'encontre du délinquant pour raison morale, mais la justice a déjà tranché. Insuffisamment selon certains. Car les justiciers demandent paradoxalement à la justice de punir à leur guise.

Au fond, un coupable peut-il être victime ?

Du reste, cette question pourrait aussi se poser à propos du grand gouailleur de Tapie.

A moins qu'il ne soit établi une fois pour toute qu'une banque est par nature honnête et intouchable, et qu'elle ne peut que concourir ou rajouter à la peine frappant un coupable.

Ce qui reviendrait à penser que l'institution est naturellement bonne et certains définitivement mauvais.

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