Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Un auteur pour du rire (plus ou moins jaune)

Capitalisme fou ?

22 Juillet 2019 , Rédigé par Edgard Thouy

Encore faudrait-il savoir ce que serait un capitalisme normal ?

Les discours ne manqueront pas pour trier le bon grain de l'ivraie, le sain de l'abus.

Les alternatives semblent avoir fait long feu, de sorte que l'économie serait désormais capitaliste.

Mais qu'est-ce donc que cette histoire ?

Imaginons que vous travailliez pour vivre, en vendant le produit de votre activité.

Pour ce faire, vous engagez des frais, et du temps. Ce que vous faites a un coût, un prix de revient. Si votre prix lui est inférieur, vous vendez à perte et vos mérites sont caritatifs.

En revanche, en vendant plus cher, vous créez une plus-value sur laquelle vous vous rémunérez. En cas de succès, vous serez gourmand et tendrez à exagérer. Ce que voyant, votre voisin va songer à produire lui aussi pour profiter du créneau.

Avez-vous eu besoin d'une compétence, d'une formation ? C'est un coût comme un autre.

Avez-vous besoin de matériel ? Un autre coût, qu'on nomme investissement.

Avez-vous besoin d'aide ? Vous emploierez alors, et devrez veiller à payer ceux qui travaillent.

A l'époque de l'industrialisation, ce sont souvent des ingénieurs, des techniciens qui ont produit, créant dans le meilleur des cas une pérennité. Ce furent les "200 familles". Je ne garantis pas le nombre. 

La richesse de ces grands industriels était avant tout leur entreprise.

Puis, les concours bancaires se sont avérés nécessaires, prélude à la financiarisation. Il a fallu trouver des investisseurs, comme on dit. Des gens prêts à payer pour engranger des bénéfices.

Un des symboles de cette espèce fut Marcel Dassault. Son fils, Serge, fit muter l'entreprise, tant vers la sous-traitance que la numérisation, et la modélisation.

Puis, la valeur d'une entreprise a dépendu non plus de son patrimoine ni de son passé, son expérience, ses compétences, mais de sa profitabilité. Alors, les rentiers ont songé à casser les tirelires.

Les rentiers ? Disons plutôt des groupes financiers bénéficiant de collectes financières : assurances, commerces payés au jour le jour alors que eux paient à 30, 60 ou 90 jours.

Jusqu'aux "fonds de pension", collecteurs de cotisations de retraite, qui se sont mis à l'affût du profit, sans autre intérêt qu'un taux, une marge.

De fait, ce sont des gestionnaires, ces nouvelles élites, qui gèrent désormais ici comme là des intérêts sur lesquels ils émargent, souvent grassement. Car rien ne vaut le risque d'autrui pour assurer sa part.

Les entrepreneurs sont devenus à la mode parce qu'ils sont en voie de disparition. Du reste, si l'on en parle, on met en valeur l'éphémère, les gestions de données, ces métiers d'exploitation du banal.

Alors ? Capitalisme fou ? Ou financiarisation anonyme ?

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article