Où sont les méchants ?

Selon les périodes, la liste des méchants a changé. Ont-ils droit à la rédemption, parfois sans quitter le pouvoir, ni même avoir changé.

Erdogan, méchant ? Il n'aime pas les kurdes. Ni peut-être les arméniens. Ni ceux qui les disent victimes. Il a pourtant fait partie des gentils, du temps de DAESH.

Et Poutine ? Un type qui vient des services secrets, un fou de pouvoir qui parvient à l'exercer sans discontinuer, et toujours avec nuance et délicatesse. Méchant ? Il est devenu l'incontournable partenaire, comme si l'on craignait ce qu'on le croit capable de faire.

Et Trump ? Curieux personnage que certains disent stupides là où d'autres le voient malin. Le Malin, c'est le diable. Drôle de sens de la formule, également. Faut-il rire ou pleurer ? Invraisemblable président, que l'on dit pourtant populaire.

Au moins Kadhafi est mort en méchant, comme Saddam Hussein.

Mais si vous regardez Bachar El Hassad, que beaucoup vilipendaient, il va bientôt passer pour un sauveur après sa contribution anti-terroriste et sa défense des kurdes.

Côté Italie, il y a, ou il y avait, des méchants aussi : les populistes. Sait-on bien que le peuple vote mal ?

Côté Chine, ce n'est pas mieux. Avec le sourire, les dirigeants prospectent en quête d'achats, nantis des recettes qu'on leur offrit. Des méchants évidemment non démocrates. Mais, ils sont gentils… lorsqu'on a besoin d'eux.

Kim-Jung-Un, gentil ou méchant ? Un peu bizarre peut-être, et versatile. 

Et Bolsonaro, qui préfère sa femme à celle de Macron ? 

Et la Pologne, qui ne veut jamais rien savoir ? Et la Hongrie qui fait ce qu'elle veut ? Et la Grèce, cigale s'obstinant à devenir fourmi.

Et notez bien que je ne vais pas chercher les pires… !

Plus près de chez nous, regardez Balkany… ou même Tapie ? Leurs supporters égalent leurs détracteurs.

En regardant de loin, les indiens d'Amérique sont devenus des gentils, et les cow-boys méchants. Comme pour les espèces en voie de disparition, on semble ne plus jurer qu'aux fins de leur préservation.

C'était déjà compliqué d'accepter de ne plus partager le monde entre bons et méchants. Mais si les rôles changent et que Marie-Antoinette devient aujourd'hui la digne épouse d'un brave homme - le Hollande de son époque - alors comment expliquer le malheur des hommes ?

Robespierre, peut-être, puisque la Terreur n'a pas bonne presse. Mais ça va foutre Mélanchon en colère.