Retraite ou Bérésina ?

Le sujet est à la mode, fédérant tous les mécontentements. 

Il y a ceux qui veulent changer, au nom de la justice, l'équité ou simplement le droit de vivre décemment. Et ceux qui sont certains qu'ils vont perdre au change.

Entre les régimes spéciaux, les régimes autonomes et le régime général, c'est évidemment le général qui entend diriger les troupes.

Le principe était celui d'une assurance, les cotisations payant les coûts. Elle était constitutive d'un droit d'accès, dont les modalités dépendaient de l'emploi occupé.

Au sortir de la guerre, pour ne pas dire deux, la population ne pouvait qu'espérer, sortant avec peine des difficultés pour arriver aux promesses du progrès vers un monde meilleur.

Elle pensait donc que la pyramide des âges verrait sans cesse sa base s'élargir, et le coût d'un nombre modéré se répartirait sur un nombre bien plus grand de cotisants.

Du coup, on en prit un peu à son aise, entre des allocations diverses de points ou de trimestres, cependant que les années de travail des ayant-droit ne comportaient pas toujours des versements de cotisations.

70 ans après, la pyramide a fini par ressembler à une bouteille de coca-cola, et le nombre des retraités a cru bien plus vite que celui des cotisants. On connaît la suite, avec la mise en cause d'une gestion paritaire employeurs-employés, qui trouvaient là un terrain d'éventuelles négociations.

Il n'y a, il n'y aura plus d'argent ! Voilà !

Réformons… mais, courage fuyons. Pour que personne ne se fâche, rien ne changera que pour les "entrants".

Du coup, on décide aujourd'hui de ce qui se passera en 2067, environ. Et c'est l'Etat qui prend les choses en mains.

Déjà, les gouvernements ont bien du mal à établir le budget de l'année qui vient, et plus encore à le tenir.

Qui aujourd'hui oserait prévoir à cinq ans ?

Tant, pis, on décide pour dans 50 ans. Le pari va être d'autant plus audacieux que nombre des décideurs d'aujourd'hui ne seront plus alors de ce monde. Au moins n'auront-il pas, ou plus, de reproches !

La retraite a consisté dès le départ à faire payer les suivants. Maintenant, depuis cet hurluberlu de Rocard, on va vers l'impôt, puisque l'Etat a toutes les vertus, sait tout et connaît l'avenir.

Greta ! On est en train d'hypothéquer ce qui te reste !