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Un auteur pour du rire (plus ou moins jaune)

Le fou du roi est mort

25 Mars 2021 , Rédigé par Edgard Thouy

Un carnaval, dit-on, s'est tenu à Marseille, enfreignant les règles, bravant les contraintes. Quelques milliers de personnes, apparemment jeunes, festoyaient avec des masques, mais non règlementaires, des vrais masques. Un peu de musique, de la danse, de la gaîté. 

Sitôt interviennent les autorités, après une intervention de police somme toute modeste. On condamne les inconscients, les fous dangereux qui mettent la rue, la ville, la France, le monde en danger. Du maire au préfet, on fait la leçon. Qui n'a rajouté son mot. 

Mais bon sang ! Qu'on les enchaîne ou qu'on les tue !

Précisément, le carnaval c'est l'exception, la levée de toutes les contraintes et interdictions. L'autorité est en suspens, on la moque, on ironise, on ose tout enfin, au mieux avec bonhomie. 

Tout comme le fou du roi est hors d'atteinte, pouvant dire, clamer, critiquer, moquer qui bon lui semble. Le souverain aussi ? Bien sûr... mais avec quelque attention car un souverain blessé devient plus dangereux que le garnement du coin de la rue.

Lorsqu'il n'y a plus d'exception, c'est la totalité, le tout... n'osons dire le totalitarisme, mot réservé depuis un siècle aux régimes néfastes, autoritaires et souvent meurtriers. 

Le fou du roi est mort, même si le roi élu s'entour de fous. La preuve ! Ils ne respectent pas les règles qu'ils édictent. Qu'ils télétravaillent ! Les moyens de communication ne leur manquent pas.

Au lieu de cela, ils font des clusters, se refilant le virus d'un minus-tère à l'autre. Une preuve, non ? Jusqu'au roi qui a cotisé... on va dire que c'était pour montrer sa vaillance.

Qu'on n'approuve pas des initiatives festives revenant à danser sur les braises est une chose. Que la chorale des tenants du pouvoir ne connaisse plus qu'une seule chanson dont elle s'exonère des paroles me semble assez peu soutenable, voire insupportable.

Je ne sais si j'aurais eu l'aplomb ou l'inconscience de festoyer avec les fous. Mais leurs rires et leur gaîté me touchent, bien plus d'ailleurs que les monolithiques harangues sur la nécessité.

C'est l'état d'exception, pour raison sanitaire. Alors l'exécutif exécute sans s'exécuter jamais. Et dans l'état d'exception, il n'y a pas d'exception !

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