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Un auteur pour du rire (plus ou moins jaune)

Sujets brûlants

21 Avril 2021 , Rédigé par Edgard Thouy

Au sens propre du terme, puisque leur véhicule brûlait, assailli à coups de cocktails Molotov.

Je ne sais pas s'il est déjà arrivé que des policiers soient agressés ainsi, du moins en temps de paix.

L'homme et la femme eurent du mal à s'extirper, entourés de "jeunes" menaçants, poursuivant leur agression à force jets de pierres et intimidation. Le salut fut dans la fuite.

Préparer des cocktails Molotov signe une intention violente, de sorte que l'accusation pouvait parler d'intention de tuer. Le comportement des agresseurs a parachevé le guet-apens.

Combien étaient-ils ? Une vingtaine peut-être.

Le plus étonnant est que l'on ait pu retrouver des coupables. Et les deux policiers victimes ont incontestablement fait preuve de maîtrise, réussissant à sauver leur peau.

Aujourd'hui, les policiers manifestent parce qu'en appel le nombre des condamnés a diminué. Ils précisent manifester leur incompréhension, se gardant de contester une décision de justice.

Car dans cette affaire, il s'agit bien à tout le moins du respect de l'autorité. Alors, force était pour les manifestants de ne pas se trouver en faute.

J'ignore ce que les peines doivent être, mais 6 à 18 ans de prison me semblent des peines sérieuses.

Quant à quelques-uns condamnés que l'appel a acquittés, qu'ils profitent du doute ou de lacunes de l'accusation est chose normale, quoi que l'on en pense.

Un pugilat s'est, dit-on, déclenché après la sentence à la fois entre les prévenus et entre les familles dans la salle. Un comble !

Tous ces rappels pour dire que l'on débattra sans fin du caractère suffisant ou non de la peine, et de l'indulgence ou la sévérité qui ne condamne que quelques-uns. A quoi sert la sanction ?

A plus longue échéance, c'est la réalité de cette agression que je trouve exorbitante. Il devait bien y avoir certains coupables plus que d'autres. Mais il s'agissait apparemment d'une menée en bande.

Que cela ait eu vocation ou pas de protéger un trafic de drogue m'importe peu. Il y a eu une action concertée, peut-être considérée comme vengeresse, une mise en acte et des connivences. Les larrons d'occasion participent à cette violence qu'ils accompagnent et aggravent par leur présence. Hurler avec les loups ne fait pas de chacun un loup, mais à coup sûr, les morsures seront plus sévères.

Quels moyens peuvent modifier cet état de faits, mais surtout ces mentalités "incendiaires" ? La sanction envers les coupables me semble bien moins importante que la compréhension de ce qui a rendu possible ce déchaînement. 

Je ne suis pas sûr que la répression, même légitime, soit de nature à - sinon résoudre le problème - remettre dans le caniveau une voyoucratie qui cesserait d'être si dangereusement jubilatoire.

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C
"La galère : jeunes en survie" de F Dubet
Répondre
E
Merci de l'information à propos d'un auteur prolixe, sociologue apparemment pondéré à la réflexion riche et documentée.<br /> La prise de distance salutaire qu'il propose suscite la réflexion et chahute de nombreux poncifs. Reste que le passage à la violence et l'évolution de la nature de celle-ci selon les époques me semble plus commenté qu'analysé. Reste un sujet difficile, et sans doute en effet à élargir : un bel objet d'étude sociologique.