Zéro Covid

Un rêve ! Qui ose encore espérer qu'un jour le Covid ait disparu ?

La désillusion s'est d'abord comptée en vagues, le choix du terme disant que d'autres arriveront. Les mesures de protection font l'accordéon : On ferme, et puis on ouvre. A la longue, on connaît la musique.

Les certitudes ont vacillé : scientifiques, financières, politiques... etc. Qui ose encore promettre ?

Alors, impossible qu'il y ait zéro mort ?

Mais non ! L'île de Pâques, du point de vue pandémique, est un paradis. La dizaine de milliers de personnes qui y réside n'a connu en son sein aucun mort à ce titre, depuis 2020.

Comme on le sait, les portes du Paradis sont étroites. Pour l'île de Pâques aussi. Le Chili a banni les touristes, comme la circulation des populations. Les autochtones réinventent, comme ils peuvent d'ailleurs, l'autosuffisance. 

Etrange destin pour cette île qui ne vit d'ordinaire que du tourisme que de retourner à l'isolement qui fut, des siècles durant, son lot. Il faut dire que l'endroit est l'un des plus isolés qui soit. Aussi ne le découvrit-on que tardivement.

Sa découverte, pourtant, aurait dû mettre en garde les autochtones, bientôt réduits à une centaine par les maladies et l'occupation. Est-ce alors une sorte de "mémoire" que d'avoir fermé les portes pour se préserver ?

Les partisans de l'isolement comme moyen de lutte contre le Covid trouveront là un argument majeur.

Qui pourtant aimerait cette vie revenue comme avant, il y a longtemps ? De plus, c'est tout petit. Est-ce qu'il y a internet ? Est-ce que les téléphones mobiles fonctionnent ?

La contemplation des Moaï doit finir par lasser. D'autant que ce n'est même plus une religion.

En un sens, ça peut consoler beaucoup. L'inocuité virale à ce prix ? Qui en voudrait ?